Afghanistan, semaine catastrophe pour le général de l'Otan

Publié le par Takira

McChrystal-262ec.jpgUne nouvelle bavure sur des civils afghans ; un bilan désastreux, celui des pertes américaines ; un lâchage d'un de ses alliés qui en appelle d'autre, lourd de conséquences : c'est une séquence calamiteuse que vient de subir en quelques jours le général américain McChrystal, commandant en chef des forces de l'Otan en Afghanistan.

D'autant plus mal ressentie qu'elle survient alors qu'il pensait avoir repris l'initiative avec le lancement, le 15 février, d'une offensive, forte de 15.000 soldats - la plus massive depuis le début de la guerre.


La guerre presse-bouton a encore une fois montré ses limites. Il a suffi que trois minibus paraissent suspects à des soldats étrangers circulant sur une route près de Kandahar pour qu'ils demandent à l'aviation d'intervenir. Bilan : 33 civils tués et pas un taliban en vue. McChrystal a eu beau se fendre d'un communiqué "déplorant la perte de vies innocentes", voilà une erreur de plus, assurée de renforcer les rangs des talibans et la sympathie qu'ils suscitent dans la population.


Ce n'est certes qu'un chiffre symbolique et un nom de plus ajouté au monument américain aux morts pour l'Afghanistan. Mais le millième mort de l'armée américaine depuis le début de l'offensive contre les talibans va porter un coup supplémentaire à une opinion, qui aux États-Unis réclamera avec de plus en plus d'insistance à Obama le retour des GI's d'un pays où aucun étranger n'a jamais réussi - de Gengis Khan aux Soviétiques, en passant par les Anglais - à venir à bout des insoumis.


Enfin, le conflit afghan a fait tomber cette semaine un gouvernement européen, celui des Pays-Bas. Le Premier ministre, Jan Peter Balkenende, espérait, pour répondre au souhait insistant d'Obama, au moins prolonger d'une année ou deux la présence des 2.000 soldats néerlandais dont l'engagement s'achève en août 2010. Mis en minorité par son Parlement, il a été contraint d'aller remettre son mandat à la reine des Pays-Bas. Et les soldats hollandais vont regagner leur plat pays. Au-delà de cette défection d'un contingent célébré pour avoir bien tenu son rang dans la province difficile d'Oruzgan, ce qui peut légitimement inquiéter le commandement de l'Otan, c'est que cet abandon ait un effet domino. Déjà les Australiens et les Canadiens se demandent s'ils ne vont pas prendre la tangente comme les Néerlandais.


On est loin du renfort de 10.000 hommes que le général Mac Chrystal et surtout Obama attendaient cette année de leurs alliés. Trop de jeunes gens sont déjà morts pour Kaboul.

 

Le point

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